Québec, le 30 mai 2023 – La rétention de la main-d’œuvre immigrante, particulièrement dans les régions qui sont à l’extérieur du grand Montréal, a toujours posé un défi pour les PME québécoises. Cette problématique vient d’ailleurs de faire l’objet d’une étude afin de mieux connaitre le contexte spécifique des PME manufacturières hors des grands centres urbains canadiens, là où la pénurie de travailleurs est un défi quotidien pour le maintien et la croissance des entreprises.
Mené par la chercheuse Alicia Piechowiak, sous la direction du Dr Saul Carliner du Département des sciences de l’éducation de l’Université Concordia, le projet a été financé par le Centre des Compétences f utures du Gouvernement du Canada. C’est la première fois qu’une étude semblable est menée au pays et l’objectif est d’ajouter à la réflexion en plus de contribuer à l’élaboration et à la mise en place des meilleures pratiques pour la rétention de la main-d’œuvre immigrante en région.
Une analyse des besoins des PME en région
Réalisée en collaboration avec plusieurs entreprises manufacturières situées dans la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, la Côte-Nord et le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la recherche démontre que la qualité des programmes d’accueils peut améliorer significativement la capacité des entreprises à attirer et retenir des talents. À ce titre, les résultats de l’étude ont servi à créer un Guide qui viendra appuyer les PME manufacturières en région qui sont aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre.
« Le phénomène est généralisé au Québec, au Canada et à la majorité des pays occidentaux. Il nous fait prendre conscience qu’il ne suffit plus de simplement attirer et de recruter la main-d’œuvre internationale, nous devons mieux l’intégrer pour améliorer notre niveau de rétention. L’élaboration d’un programme stratégique d’accueil en entreprise est donc cruciale pour les PME manufacturières, surtout celles situées en région », fait valoir la chercheuse Alicia Piechowiak.
La valorisation du travail, mécanisme de rétention
Cette dernière précise que la rétention consiste à bâtir un sentiment d’appartenance entre « pairs » qui permet de développer une cohésion d’équipe animée par une ambition commune,à savoir l’épanouissement professionnel en continu qui doit être arrimé au désir de contribuer à la croissance de l’entreprise.
Ainsi, dans ses échanges avec les entreprises et travailleurs ayant participé à l’étude, Mme Piechowiak constate que les entreprises qui réussissent leurs démarches d’intégration et de rétention de sa main- d’œuvre internationale sont celles qui implantent une culture d’apprentissage, de développement continu et de progression de carrière. À cet égard, le soutien des gestionnaires aux tâches liées au travail est nécessaire tout comme les possibilités de formation et d’avancement. L’autrice a également constaté qu’une intégration réussie doit miser en grande partie sur l’établissement de buts et objectifs communs qui permettent d’aller au-delà des questions de diversité.
« Mes échanges avec les travailleurs internationaux ont fait ressortir l’importance qu’ils accordent à la valorisation de leur travail grâce à des relations sociales positives et authentiques. Ils souhaitent également avoir la possibilité d’influencer certains aspects de leur milieu professionnel et contribuer à la prise de décision de l’entreprise », précise-t-elle. Mme Piechowiak ajoute que l’urgence associée à la pénurie de main-d’œuvre amène parfois des entreprises à précipiter l’intégration des travailleurs étrangers, ce qui entraine des conséquences directes sur la rétention.
Enfin, rappelons que près de 61 % des nouveaux arrivants s’installent dans les grands centres urbains du pays selon le gouvernement Canada1, ce pourcentage s’élève à 75 % pour la région de Montréal à l’échelle du Québec, selon la FCEI2. Dans ce contexte, le déploiement de programmes d’accueil en entreprise est crucial afin d’attirer et retenir la main-d’œuvre issue de l’immigration. C’est dans cette optique que les résultats de cette volumineuse étude ont permis à Mme Piechowiak de préparer un guide simplifié qui permettra aux PME de réussir en sept étapes l’intégration et la rétention de sa main-d’œuvre internationale. Les détails et les étapes peuvent être consultés en visitant le www.bienvenue-onboard.com.
Annonce d’une tournée régionale
L’étude et le Guide feront également l’objet d’une présentation et d’un échange auprès des entreprises dans le cadre de trois événements distincts organisés dans les jours à venir, soit le 2 juin avec la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis et la Chambre de Commerce et d’Industrie française au Canada – section Québec, le 7 juin en présence de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec et le 15 juin devant la Chambre de commerce de Sept-Îles Uashat Mak Mani-utenam. D’autres événements similaires viendront s’ajouter au courant de l’automne 2023 dans différentes régions du Québec.
« Les problématiques reliées à la pénurie de main-d’œuvre sont importantes et tous les moyens doivent être pris pour y remédier, il en va de la prospérité économique du Québec et du Canada. L’étude dévoilée aujourd’hui apporte des pistes de solutions réalistes et accessibles aux entreprises aux prises avec cette problématique et le Guide vulgarise le tout pour rendre cet exercice simple, efficace et à la portée des entrepreneurs québécois », conclut Mme Piechowiak.
À propos du Centre des Compétences futures
Le Centre des Compétences futures (CCF) est un centre de recherche et de collaboration avant-gardiste qui se consacre à l’innovation dans le domaine du développement des compétences afin que toutes les personnes au Canada soient prêtes pour l’avenir du travail. Nous sommes financés par le Programme des compétences futures du gouvernement du Canada.
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Renseignements et demandes d’entrevues :
Monsieur Victor Saint-Laurent Chargé de marketing 1-514-831-3292 vsaintlaurent@groupe-engram.com
1 2018 Annual Report to Parliament on Immigration – Canada.ca
2 Un déficit de 18 000 immigrants pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre au Québec, selon une nouvelle étude de la FCEI (cfib-fcei.ca)